Oh non pas toi [Suzuya Juuzou / Chat Noir]

Sasha soupira, en sortant de la patinoire. Encore un entraînement beaucoup trop épuisant à son goût, mais bon, il ne devrait certainement pas s'en plaindre. Après tout, il vivait son rêve, il gagnait sa vie en faisait le métier qu'il avait toujours voulu faire, alors... Ce n'était pas donné à tout le monde, il en était bien conscient.
Il réajusta son sac sur l'épaule avant de se mettre en marche. Il faisait vraiment beau aujourd'hui, et le mercure était remonté un peu, ce qui était vraiment agréable. Certes, les températures n'étaient pas non plus méga chaudes, mais cela convenait parfaitement à Sasha. Il faisait doux, il y avait un vent très léger, une journée parfaite du mois de janvier.
Le soleil était doucement en train de décliner, même s'il ne ferait pas nuit tout de suite. Sasha avait donc le temps de flâner un peu en ville. C'était ce qu'il préférait : marcher en ville. Lorsqu'il était Chat Noir, il restait très souvent en hauteur pour surveiller, et cela aussi au final, il aimait vraiment. Même si pour le coup, c'était pour vérifier que les Méchants ne foutaient pas le bordel. Ces derniers avaient réellement redoubler de violence ces derniers temps, et Sasha s'attendait presque au pire.

Il soupira légèrement avant de traverser la route pour rejoindre la Place Boréale. En ce moment, c'était plutôt calme, ce qui était presque étonnant. C'est vrai, tout le monde était pratiquement habitué à subir les frasques de cet abruti de Suzuya et de sa bande, alors quand la journée était aussi calme... Cela relevait presque du miracle, et Sasha savait qu'il devait se méfier... Et aussi faire attention parce que personne ne savait qu'il était Chat Noir.

En parlant du loup.

Sasha s'arrêta de marcher en entendant le nom de Suzuya dans la bouche d'il ne savait pas trop qui. Donc il n'était pas loin et ça, généralement, ce n'était pas bon signe. Bon bien sûr, l'autre taré pouvait bien sortir quand il voulait mais quand Sasha était dans le coin, fallait bien qu'il aille lui dire bonjour après tout, non ?
Faisant demi-tour, il alla dans une ruelle, s'assurant que personne ne le voyait avant de monter sur le toit -Merci le Chat- du bâtiment. Une fois en haut, il retira ses lunettes qu'il rangea dans son sac et posa ce dernier : il reviendra le chercher plus tard. Il retira également sa veste et son écharpe, et s'élança pour sauter sur l'autre toit. En courant, il passa ses doigts devant ses yeux afin de faire apparaître son masque, et le reste de la tenue suivit bien vite, le rendant méconnaissable.

Après quelques saltos et autres sauts tout aussi souples les uns que les autres, ses pieds atterrirent sur la place, et un sourire se peignit sur ses lèvres. Ah, il le voyait, il était dos à lui. Parfait. Il fit coucou à un gamin. On le voyait tellement rarement que forcément, dès que Chat Noir pointait ses moustaches, il ne passait pas inaperçu. Il prit de l'élan afin de courir à toute vitesse, son grelot tintant doucement et sauta juste avant qu'il ne percute le psychopathe, se retrouvant rapidement tête en bas, et en profita pour lui arracher un cheveux, avant de retomber gracieusement sur ses... Pattes.

-Salut trésor, je crois que c'est à toi.

Un sourire moqueur apparut sur ses lèvres, sa queue se balançant derrière lui, tandis qu'il laissait tomber ce pauvre cheveu arracher. Bah quoi ? Chacun ses passes-temps après tout.

Franchement, il n’avait pas eu envie de mettre la pagaille en ville. Les autres dégénérés pouvaient bien faire ce qu’il voulait, mais Suzuya ne désirait point se mêler à ces bagarres incessantes. Même le Roi des Méchants pouvait avoir cette envie de calme et de sérénité, même le plus fou. Et ce jeune garçon aux cheveux presque aussi blanc que la neige était bel et bien le plus fou personnage que ce monde n’ait pu porter en son sein. Mais le calme était donné à n’importe qui voulait bien le prendre auprès de lui, et ce fût à son tour d’être aux côtés de ce doux silence.
Oublions la légère brise hivernale, la lumière du Soleil qui donnait à l’air une agréable chaleur et une atmosphère à la délicieuse odeur, car de ceci, Suzuya ne s’en occupait point. Ce bon monsieur marchait, un large sweat sur les épaules. Le gris était sa couleur préférée, elle reflétait ce qu’était Juuzou : un homme monotone, incompris. Ce fût la raison pour laquelle ce vêtement était de cette couleur, accompagné d’un simple pantalon de noir et de chaussures de la même teinte. Une large capuche entourait son fin visage, être reconnu et entendre murmurer des injures et des sottises était très peu pour lui. Il en perdrait bien vite son sang-froid.

Ses pas l’arrêtèrent au niveau d’un groupe de garçons s’adonnant au passe-temps de terreur : sans doute des jeunes recrues dans le rôle des bons vieux Méchants. Et les victimes ? Des gentils, comme la routine le désirait. Jamais, au grand jamais, cela ne changerait, les générations d’antan désiraient cette guerre, ce désir qui brûlait ne devait être éteint pour aucune raison que ce soit. Ce fût la raison pour laquelle il observa, sans sourire, sans expression. Pas un geste, pas un soupire, non, juste le silence et le bruit des coups que ces idiots affligeaient à leurs ennemis communs.
Cependant, le jeune Maître fût attiré par la courbe élégante d’un félin au pelage aussi sombre que la nuit : un chat. Une faiblesse ? Non, les animaux, il les respectait bien trop, loin de lui l’idée d’avoir une faiblesse de plus à endurer au fil de sa vie.

Afin de ne point effrayer l’animal, il baissa sa longue capuche, et afficha l’un de ses rares sourires sincères. Ce fût étrange, car les animaux ne le craignaient pas, ils étaient les seuls à lui prouver une affection qu’il fût capable d’apprécier en retour. Lorsqu’il le prit dans ses bras, la bête ne désira point s’échapper, mais elle ronronnait contre lui. Et quand ses pas le ramenèrent sur la Place Boréale, les murmures prirent une grande ampleur. « Regardez… C’est Suzuya… Baissez votre regard, il serait capable de vous découper en morceaux… Des gens disent qu’il garde ses ennemis dans un frigo… »… Le jeune garçon les détestait tant, et qui pouvait inventer de telles horreurs ? Il n’était pas un cannibale et loin d’être aussi fou qu’il n’en avait l’air ! Il grogna alors un joyeux « Oui, c’est moi, bande de cons. » avant que le pire n’arrive…

Voilà le Père Noël ! Qu’il fût agaçant avec son stupide grelot celui-là. Il grogna une nouvelle fois lorsqu’un cheveu fût tiré en dehors de sa chevelure d’hiver. Nom de Dieu, celui-là n’en ratait pas une pour le chercher, alors qu’il fût bien tranquille pour une fois. Déposant l’animal à terre, il prit une canette qui traînait. Tout en regardant ce stupide Chat Noir, il écrasa sans difficulté cette cannette, la réduisant au stade de néant.

« Ce sera ta tête un jour, parce que j’en ai marre de me coltiner ta tête de con. Va te faire soigner à me coller autant, tu deviens trop passionnel. »

Passionnelle, oui, ça, elle l’était. Les cheveux de Suzuya devinrent aussi noir que l’ébène, et ses yeux suivirent ceux-ci. Il fallait que ce soit elle, et Suzuya se mit à crier au fond de lui. Cette fille joua avec un fil du sweat du blond, en regardant le Maître des Gentils de bas en haut, et de haut en bas. Un rire retentit, simplement car elle en avait envie.

« Vous êtes mignons tous les deux, vous allez encore jouer au chat et à la souris, trésor ? »

Chat haussa un sourcil en voyant Suzuya s'énerver tout seul, dans son coin. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui dire de toute façon. Franchement, c'était puéril, et il faudrait qu'il arrive à l'attraper avant ça, et ça par contre, ce n'était clairement pas gagné. Suzuya était un peu le genre de personne -même complètement en fait- qui avait le don de bieeeeeeeen énerver Chat Noir. Même quand il faisait rien, il suffisait juste qu'il voit sa tête et pouf, il était énervé. C'était un truc de fou. A croire qu'il avait un don, il ne savait pas vraiment.

-Tu ressembles à un gamin, là. C'est embarrassant.

Surtout que beaucoup de personnes les regardaient maintenant, à croire qu'ils attendaient tous qu'ils se foutent sur la tronche, juste pour voir un spectacle intéressant. Mais bon, Chat Noir n'avait pas vraiment envie de se battre aujourd'hui. Même pas du tout. Généralement, il évitait le conflit -sauf quand il était nécessaire bien sûr- et puis, s'ils se battaient ici, ils risquaient de blesser des personnes, et ce n'était clairement pas acceptable. Chat était pacifiste (et encore heureux). Même s'il était là pour emmerder Suzuya, ça s'arrêtait là.
Et puis, quelque chose de bizarre se passa, et il haussa un sourcil. Ah merde, voilà l'autre tarée, manquait plus que ça. Si Chat Noir n'aimait pas vraiment Suzuya, alors elle (lui / messieurs dames il ne savait pas trop), il ne l'aimait clairement pas. Franchement, il préférait encore aller boire un café avec l'autre taré que la voir.

-Oh non, pas toi.

Voilà hop, ça s'était dit. Il avait pas franchement réussi à s'en empêcher, et il n'était pas vraiment désolé, en fait. C'était même le contraire, il s'en foutait carrément.

- Tu veux pas ramener l'autre taré ?

C'est vrai quoi, il s'amusait mieux avec lui.

La pauvre demoiselle venait d'être blessée par un insignifiant petit chaton. Cependant, ce n'était pas ça qui allait lui donner l'envie de faire revenir l'autre blond idiot. Cette jeune femme coincée dans son corps était, en réalité, éperdue du petit chaton. Elle n'avait rien à voir avec Suzuya, ils étaient deux personnes parfaitement différente, et parfois, le blond se demandait si quelqu'un ne pouvait pas les séparer, et qu'il puisse enfin lui offrir la mort qu'elle méritait, cette petite peste.
Cette jeune fille tourna autour de Chat Noir en l'observant attentivement. Elle se baissa légèrement pour toucher sa jolie petite queue de chat, puis se mit à rire.

« Oh, c'est joli ça. Dis-moi, tu as ça tous les jours ou tu as une identité cachée ? Un peu comme... Batman ? »

Elle pouvait dire tout et n'importe quoi, ça ferait passer le Roi des Méchants pour le pire des imbéciles. Et elle, ça lui plaisait. Elle tenait pour son petit matou, après tout.

Mais d'un seul coup, elle cessa tout mouvement, sauf celui d'amener son pouce à sa bouche et de l'écorcher avec sa canine pointue. Ses cheveux redevinrent d'un blond éclatant, et ses yeux d'un rouge aussi vif que son sang qui perlait sur sa main. De sa main vive, il la glissa dans ses cheveux et prit une moue dégoûtée.

« Il était temps que ta fiancée la ferme un peu. » Et Suzya se mit à sourire, d'un sourire moqueur. « Quand elle sera devenue une personne indépendante, je t'enverrais son cadavre, tu pourras enfin t'amuser un peu avec une fille. A moins que tu sois gay, à force de me coller, j'ai des doutes. »

Son sang s'écrasait sur le sol alors qu'il revint devant le matou. Il pencha légèrement la tête sur le côté, de droite à gauche, observant les passants en train d'attendre une bagarre. Il fallait clairement être fou pour rester en présence du Roi des Méchants, surtout que Suzu' n'était pas réputé pour sa grande bonté et sa foi inébranlable. Il était surtout connu pour sa cruauté et sa tendance psychopathe. Il fît d'ailleurs peur à un enfant, mais ça l'avait fait rire. D'un rire perçant et vraiment forcé.

« C'est dingue comme tu ne protèges pas tes fidèles citoyens. Je pourrais tous les tuer, les faire péter et... BOOM. -avait-il crié- Mais tu ne fais rien. Tu ne fais jamais rien. C'est qui le taré, maintenant ? »

Sujet: Re: Oh non pas toi [Suzuya Juuzou / Chat Noir]

» Suzuya, le démon.
» Suzuya au cœur de glace.